Fils de pub, bête de com.

Le blog de Romain Pittet vous propose un bouquet de réflexions amusées servi sur un lit de commentaires soigneusement émincés. Tout l'assortiment est cultivé à la main au cours de longues journées de travail dans le domaine de la communication et des relations publiques.

Étiquette : gag

Talent non inclus

« Nous fournissons l’énergie. A vous de gérer le reste. » Si vous habitez la région, vous avez sûrement déjà vu la campagne des Services industriels de Lausanne. Signé Trio, ce concept est plutôt chouette: illustré par des petits ratages de la vie quotidienne, il rappelle avec humour qui fait quoi dans la relation entre les SIL et leurs clients.

Cette semaine, j’ai été interpellé par une affiche vue lundi en ville. Reprenant l’un des visuels de la campagne, elle invite le public à partager ses anecdotes « les plus cocasses » afin de gagner des prix. C’était le sujet le moins réussi: le couple en froid malgré le chauffage des SIL (…). Du coup, je n’ai pas trouvé ça terriblement drôle et j’ai creusé un peu.

Le site de la campagne est en responsive, ce qui est un bon point. Par contre, j’ai été atterré par le niveau: cocasse, c’est censé être drôle non? Pas sûr que tout le monde ait la même définition du mot…

Pour moi, c’est là la principale leçon à retenir. On lit partout que l’époque est à la co-création, qu’il faut faire participer les internautes, qu’avec le développement des réseaux sociaux les gens ont l’habitude de se mettre en scène, etc. Sur le papier oui, mais en fait être drôle, créatif ou inventif, ce n’est pas donné à tout le monde. Donc il ne faut pas surestimer le résultat de ce genre d’action. D’autant plus que les anecdotes les moins mauvaises figurent également dans le film qui présente le concours, ce qui laisse penser qu’il s’agit de créations de l’agence et non du public…

Dans le cas des SIL, ça risque de poser un problème. Pas pour le prix du public: là c’est celui qui aura rameuté le plus d’amis qui va gagner. Mais je plains le pauvre jury censé récompenser l’anecdote « la plus cocasse » tout en conservant une certaine crédibilité.

Pourtant, il y a  des fois où ça marche. Prenez le concours de l’été de la BCV: Vaud a un incroyable talent. Il faut proposer une vidéo (entre 15 secondes et 10 minutes) pour démontrer un talent particulier. Ça demande donc un investissement loin d’être anodin. Eh bien pour être honnête, j’ai été « déçu en bien » par le nombre et la qualité des prestations proposées. Est-ce dû à la relative célébrité promise par la banque en plus de la coquette somme de mille francs? Ou tout simplement parce qu’il est plus fréquent d’avoir un talent à montrer plutôt qu’une anecdote cocasse à raconter en lien avec l’utilisation de l’énergie? J’ai ma petite idée sur la question…

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Les QR codes dans l’emailing : une innovation… débile

Ça s’est passé ce matin, j’ai bien ri. Tout a commencé lorsque je parcourais d’un œil distrait ma timeline Twitter. Une phrase réveille mon attention, tant elle paraît incongrue (elle n’est que relayée par mon ami David, qui n’en est pas l’auteur. Suivez-le d’ailleurs, il est bon!)

Un QR code? DANS un email? Utile? J’ai lu l’article en pensant à un gag. Il y a des passages énormes!

« En plus d’être facile à utiliser et très commode, il donne le sentiment de faire partie de ces privilégiés qui ont la possibilité de scanner le code. Ce sentiment d’exclusivité ressenti par le destinataire est un élément puissant qui l’incite facilement au scan, à l’action. »

Oui, bien sur… Mais le plus beau, c’est cette idée selon laquelle la présence d’un QR code va favoriser le partage de l’email.

« Le QR Code se partage facilement entre amis. Ainsi il peut constituer un bouche à oreille amélioré car le destinataire peut facilement sortir son téléphone portable pour permettre à ses amis de scanner le code. »

Déjà, je ne suis vraiment pas sûr d’avoir un jour reçu une newsletter si incroyablement bien que j’aie envie de la partager avec mes amis. « Mais bon, admettons », comme dirait l’autre. Dans ce cas, je choisis l’un de mes petits doigts gourds, je pèse sur « transférer » et hop, c’est fait!

Je vais pas donner rendez-vous à mon pote au bistrot, lui faire sortir son smartphone de la poche, lui demander de lancer un application de lecture de QR code, sortir mon smartphone à mon tour, ouvrir le message en question et lui filer mon téléphone pour qu’il puisse scanner l’écran, ou bien? Non mais allô, quoi!

(Quoique ça permettrait de boire des bières au moins. Tiens, je crois bien que les superhéros de l’emailing ont oublié de mentionner cette composante sociale de leur brillante idée. Gnark gnark.)

J’espère de toutes mes forces que cet article est un gag. Je prie tous les dieux de l’humanité pour que ça ne soit pas sérieux. Et j’ai vraiment peur que des gogols soient capables de gober ce monceau d’inepties.

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