Fils de pub, bête de com.

Le blog de Romain Pittet vous propose un bouquet de réflexions amusées servi sur un lit de commentaires soigneusement émincés. Tout l'assortiment est cultivé à la main au cours de longues journées de travail dans le domaine de la communication et des relations publiques.

Étiquette : suisse Page 2 of 4

Les partis politiques sont des marques comme les autres

Hier soir, j’ai eu mon petit quart d’heure de gloire: je suis passé à La Télé! Enfin, je dis un quart d’heure, mais c’était plutôt deux petites minutes… La chaîne voulait savoir ce que je pensais de certaines des affiches qui ont envahi les rues de nos villes.

Alors évidemment, deux minutes c’est court. Difficile de résumer les 35-40 minutes de discussion que j’ai eues avec le journaliste en si peu de temps. Dans le reportage, je me suis trouvé un peu confus et bafouillant… Je trouve surtout dommage que mon blabla sur l’approche stratégique n’a pas pu être conservée: à mon avis, c’est ce que j’avais de plus intéressant à dire. Cet article est donc à lire en complément de l’interview!


 

Ce qui me frappe le plus dans la campagne des élections fédérales, c’est à quel point l’approche est différente de ce que les professionnels de la communication recommanderaient pour une action plus classique: au service d’une marque, d’un produit ou d’une cause.

Dans une campagne traditionnelle, on commence par définir un message unique et on met tout en œuvre pour que l’ensemble des moyens à disposition «tire à la même corde». Pour moi, un parti devrait se comporter comme une marque: il faudrait un message fort et unifié, qui met en avant des idées et des valeurs pour rassembler les électeurs.

Des personnes ou des idées?

Mais la plupart des partis font le contraire: au lieu de mettre en avant «la marque» et les idées communes, ils nous montrent d’innombrables candidats. Des visages qui individualisent le message et font disparaître le parti derrière la personne. C’est l’arbre qui cache la forêt.

olivier-francais

Prenons le PLR. Sur l’affiche d’Olivier Français, on lit «Changer pour avancer». C’est sa promesse personnelle, pas celle du parti. Et tous ses collègues font pareil, à chacun sa devise, à chacun son slogan. Le résultat, c’est tout simplement une dispersion des messages et une dilution de l’impact.

#EF2015 On vote pour des candidats ou des partis? Quelle stratégie de com adopter? Cliquez pour tweeter

D’autres partis suivent une stratégie plus proche d’une campagne de promotion traditionnelle: le PS met moins d’importance sur les candidats et martèle un message unique sur son affiche: «Pour tous, sans privilèges».

parti-socialiste

Pour savoir laquelle des deux approches est la meilleure, il faudrait pouvoir répondre à la question suivante: est-ce que les électeurs votent pour des personnes ou des idées?

Par chance, on le sait: il suffit de consulter les résultats des dernières élections. Les chiffres sont éloquents: pour le Conseil national, plus de la moitié des Vaudois (57%) ont glissé une liste de parti non modifiée dans l’urne. Seuls 14% des électeurs ont composé leur liste de A à Z. Les autres (29%) se sont servi d’une liste de parti qu’ils ont modifiée. C’est encore plus fort pour le Conseil des Etats: la proportion de bulletins non modifiés monte à trois quarts (74%), alors qu’on pourrait croire que la personne du candidat est plus importante dans cette chambre.

stats-ef.001

Pour moi, la conclusion est claire: les électeurs choisissent en majorité un parti (donc un message, des valeurs et des idées) avant des candidats. Avec cet éclairage, la recommandation que je fais aux partis est donc de se comporter comme des marques et d’adopter une approche plus «corporate» ou «branding» dans leur campagne.

#EF2015 Les partis devraient penser leur campagne électorale comme des marques. Cliquez pour tweeter

Le visuel «Elections 2015» en haut de cet article
est amicalement emprunté à la RTS.

 

Tu as aimé? Merci de le faire savoir autour de toi!
Share

Minipic et les petites saucisses

IMG_2652

Cette affiche m’intrigue, j’ai de la peine à la comprendre. «On en oublie les autres.» Mais de qui on parle, au fond?

Visuellement, ça part assez juste: ça sent la styliste zurichoise, la fillette blonde avec des couettes sort tout droit d’un petit bled de Suisse-allemande et le paysan de montagne vient compléter le tableau. Pas de doute, on est bien en Suisse.

Minipic est un de ces produits typiquement d’ici, avec une forte connotation émotionnelle. On le connaît depuis toujours, il évoque des pique-niques à la montagnes, des courses d’école, des voyages en train, des sorties à ski. J’en mangeais petit et mes enfants en raffolent.

A part pour quelques malheureux qui se seraient cassé une jambe ou brûlés durant ces excursions, Minipic rappelle de bons souvenirs chez tout le monde. Alors comment comprendre cette affiche? Qui oublie qui? Ou quoi?

On en oublie les autres. Pardon?

Chaque personnage de l’affiche est super différent des autres mais ne s’en soucie pas? On aime tellement manger un Minipic qu’on se fiche de ce que pense le reste du monde en nous voyant ronger un bâton de charcuterie?

Minipic_–_Campagne

C’est toujours gênant quand une campagne est incompréhensible... Une visite du site web ne m’a pas aidé non plus. Quoique. En allemand, le slogan est: «Alle Andere sind Würstchen!» Würstchen, des petits saucisses? Tous les autres ne sont donc que des petites saucisses?

L’ennemi héréditaire

Dans le sens «petit pipi»? Du menu fretin, de la gnognotte, de la gogne? De la m*rde? Ou alors juste ça, des petites saucisses? Le mot doit quand même avoir un sens particulier puisque, toujours dans la version allemande, on nous enjoint à ne pas être une Würstchen

Minipic_–_Kampagne

Un petit tour dans la version anglaise du site me donne enfin d’autres indices. Le slogan est «All the others are weenies.» Weenie, comme «Wiener», le nom de la saucisse de Vienne. Mais aussi, en argot, un synonyme de pénis. Nous y voilà! C’est encore une mauvaise traduction! Il y avait bien un jeu de mots (douteux et macho) sur la vague ressemblance entre une saucisse et un zizi sexuel…

Mais quand donc les publicitaires zurichois (tout de noir vêtus comme il se doit) comprendront-ils qu’on vit dans un pays plurilingue? Qu’une campagne doit fonctionner aussi bien en français et en italien qu’en allemand? Que c’est peut-être marrant de parler de Würstchen en allemand mais que ça tombe complètement à plat quand on parle seulement «d’oublier les autres?»

Tu as aimé? Merci de le faire savoir autour de toi!
Share

Campagne politique

La force de ces argumentaires me laisse bien démuni au moment de faire mon choix.

A photo posted by Romain P. (@romainpittet) on

Tu as aimé? Merci de le faire savoir autour de toi!
Share

Humour noir et prévention: pourquoi pas?

Quand il s’agit d’accidents de la route, la plupart des campagnes de prévention repose soit sur une sensibilisation moralisatrice un peu gnan-gnan, soit sur des visuels choquants pour ébranler le public. L’approche humoristique est déjà plus rare, ce qui rend cette action de la police lausannoise encore plus remarquable.

C’est bien réalisé, c’est court et percutant, dans tous les sens du terme. Le ton décalé, voire cynique, procure un écho parfaitement adapté à la banalité du comportement mis en scène. Et rend la chute encore plus brutale, même si on s’y attend. Du très beau boulot, parfaitement calibré pour générer l’attention du spectateur. Et, espérons-le, agir sur les consciences.

Cet excellent spot a été réalisé par l’agence RJ41

Tu as aimé? Merci de le faire savoir autour de toi!
Share

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén