Fils de pub, bête de com.

Le blog de Romain Pittet vous propose un bouquet de réflexions amusées servi sur un lit de commentaires soigneusement émincés. Tout l'assortiment est cultivé à la main au cours de longues journées de travail dans le domaine de la communication et des relations publiques.

Étiquette : testimonial

Buzz Aldrin: «La Suisse plus extraordinaire que la lune»

Quand j’ai entendu que Suisse Tourisme avait engagé Buzz Aldrin comme ambassadeur, j’ai levé un sourcil interrogateur. J’ai peut-être même secoué la tête en soupirant. Je ne voyais pas le rapport. Ensuite j’ai vu le spot. Et je dois dire que c’est plutôt bien joué.


When I first landed here I said to myself: “This is simply out of this world. This is the most amazing landscape I have ever seen.” And you can believe me: I am familiar with out of this world places. I have been on the moon.


Buzz Aldrin, c’est tout simplement le deuxième type à avoir posé son pied sur la lune.  Il représente ce qui est sans aucun doute le voyage le plus extraordinaire de toute l’Histoire récente. Quand ce vieux bonhomme nous dit de sa voix tranquille: «Je suis allé sur la lune», j’en ai des frissons. Je m’imagine ces mecs qui se sont embarqués dans un truc qui ressemble à une boîte de conserve pour se balader dans l’espace en ne sachant même pas s’ils pourraient revenir. Le personnage concentre une quantité phénoménale d’émotions et d’admiration .

Suisse Tourisme et Buzz Aldrin: un ambassadeur qui concentre une quantité phénoménale d'émotions! Cliquez pour tweeter

Il sait de quoi il parle

Si Buzz a marché sur la lune et qu’il nous dit que la Suisse est un endroit incroyable, qu’il n’a jamais vu un paysage aussi extraordinaire, on aurait tendance à le croire. Et d’ailleurs, les images sont parfaitement réalisées pour nous convaincre: le parallèle avec le paysage lunaire, l’empreinte de la botte dans la neige helvétique, la tenue même de l’astronaute qui rappelle la combinaison spatiale qu’on a tous vue des milliers de fois…

Aucun doute, Buzz flatte notre égo et notre chauvinisme, à nous les Suisses. Reste un détail sur lequel j’aimerais beaucoup avoir des infos: est-ce que ça fait le même effet à des étrangers? Parce que c’est quand même le but. 

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Y a quelque chose qui cloche

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Il est classe, Rodgeur. Aucun doute là-dessus. Mais il y a quand même quelque chose qui me chiffonne dans cette pub. Pas vous? « L’assurance suisse qui voit loin. » Déjà, je ne sais pas si Rodgeur voit particulièrement loin. A première vue non, puisqu’il tourne le dos à la fenêtre et qu’en plus les stores sont fermés…

Si je vous raconte ça, ce n’est pas pour critiquer bêtement le travail d’autrui. En fait, je suis le premier à être surpris par ma réaction: cela fait des années que je dis qu’il ne faut pas pinailler ou couper les cheveux en quatre pour sur-interpréter les supports de communication. Que le public n’est pas stupide et qu’il comprend où on veut en venir. « Tel est pris qui croyait prendre », en quelque sorte.

La leçon? Sans aller trop loin, il faut quand même faire attention aux détails. Si on décide de jouer sur l’idée de voir loin, un décor fermé ne fonctionne pas. On sent que quelque chose cloche, ou disons on ne croit pas au message. Avec un paysage esthétique qui se fondrait dans le lointain, la perception serait sans doute toute différente.

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« Chère Mobilière »

« Où sont passées les campagnes? », demandait l’autre jour Ben Kay, un publicitaire londonien qui anime un blog plutôt chouette. Il regrettait la disparition de ces concepts utilisés sur plusieurs années, voire décennies, qui donnent un fil rouge et contribuent à construire une marque forte sur la durée. Je pense que Ben Kay ne connaît pas la Mobilière.

Voilà un exemple de campagne qui dure! Ça fait des années que l’assureur suisse nous sert des spots basés sur la même idée créative: l’histoire d’un problème, racontée de façon assez humoristique et illustrée par des petits dessins façon constat d’accident, puis par des films.

Invariablement, les spots commencent par les mêmes mots: « Chère Mobilière… », au point que cette expression est passée dans le langage courant. En Suisse romande, lorsqu’il y a un imprévu, un incident, un verre renversé ou une fenêtre cassée, on dit: « Chère Mobilière! » Mine de rien, avec ce concept utilisé pendant suffisamment longtemps, la compagnie d’assurance a réussi à se construire un capital-sympathie énorme et sans doute inégalé par ses concurrents.

Le dernier coup de force de la Mobilière, c’est d’avoir intégré une personnalité connue et très appréciée du public, tout en respectant les fondamentaux de la campagne: l’humour et le « Chère Mobilière ». C’est un spot avec Didier Cuche, héros de la nation, déjà icône de la marque Ovomaltine, qui occupe elle aussi une place toute particulière dans le cœur des Romands. (M’enfin, dommage de ne pas l’avoir fait parler lui-même…)

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Le testimonial, un outil à manier avec délicatesse.

L’utilisation d’une célébrité dans une action de communication est une technique assez fréquente, en particulier dans le luxe et le sport. Elle a d’ailleurs fait ses preuves et permet entre autres:

  • un degré d’attention accru de la part du public, puisqu’il connaît la personne
  • une plus forte crédibilité du message, car la personne est souvent considérée comme un modèle, une source d’inspiration
  • un transfert d’image, soit le report par le public de l’affection ou l’admiration qu’il éprouve pour la personne sur la marque qui l’utilise

Mais il y a une règle d’or pour que ça fonctionne: c’est à la marque de s’adapter au style de la personne utilisée, et non le contraire.

Prenons l’exemple de cette campagne avec Xenia Tchoumitcheva. La marque de fabrique de la Tessinoise, c’est son côté peste, la petite poupée boudeuse, dédaigneuse. Carrément l’opposé de ça:

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Cette campagne, c’est du gâchis. Si on veut une jeune fille de bonne famille qui sourit de toutes ses dents, on peut certainement trouver tout plein de modèles qui feront ça très bien. Si on utilise Xenia parce qu’elle est connue et qu’on espère déclencher les réactions expliquées au début de cet article, alors il faut faire du Xenia. C’est-à-dire quelque chose dans ce goût-là:

Sans cela, l’action n’atteint pas son but et la marque:

  • ne génère pas d’attention parce qu’on ne reconnait pas vraiment la personne
  • n’est pas crédible car la personne est utilisée à contre-emploi
  • ne bénéficie pas du transfert d’image car les admirateurs de Xenia risquent d’être déçus de la façon dont elle est traitée.

roger_nationaleCet article m’a été inspiré par une affiche de cette compagnie d’assurance. Je me suis dit: « Qu’est-ce qu’ils lui ont fait à Rodgeur? On dirait Sean Penn! » Bon, j’avoue que depuis, j’ai passé pas mal de temps à regarder des photos de Sean Penn et je n’arrive pas à en trouver une qui vient confirmer mon impression. Mais je suis sûr que vous voyez ce que je veux dire.

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