Fils de pub, bête de com.

Le blog de Romain Pittet vous propose un bouquet de réflexions amusées servi sur un lit de commentaires soigneusement émincés. Tout l'assortiment est cultivé à la main au cours de longues journées de travail dans le domaine de la communication et des relations publiques.

Catégorie : Médias sociaux Page 1 of 2

Les tribulations twiplomatiques de Trump

Sur l’image, The Donald a l’air sérieux, déterminé. En bas de l’image, on peut lire trois mots: «Sanctions are coming.» Et juste en-dessous, une date: 5 novembre. On est le vendredi 2 novembre 2018 et le Président des Etats-Unis, qu’on présente souvent comme l’homme le plus puissant de la planète, vient d’annoncer pour le lundi suivant une nouvelle série de sanctions contre l’Iran et son programme nucléaire.

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Génération selfie… et alors?

Ce matin, une photo fait sensation sur ma timeline Twitter. On y voit Hillary Clinton devant une foule de supporters. Mais ils ne la regardent pas. C’est même carrément le contraire: ils lui tournent tous le dos! Le téléphone brandi dans une main, ils prennent un selfie avec la candidate.

Les réactions que je lis vont de l’amusement («Tssss, les jeunes») au désespoir («Mais dans quelle époque vit-on?»). Y a quand même un côté vieux schnock…

Mais au fond, est-ce si grave? Je n’ai pas l’impression. Oui, on peut regretter que le public consacre du temps à capturer ce moment historique au lieu d’en savourer chaque seconde. Mais ça ne prend pas longtemps…

A l’inverse, tous ces selfies sont autant de manières de dire «Je fais partie de cet épisode», et non pas seulement «J’y étais». Est-ce que ce type en-dessous qui ne prend pas de selfie (espèce de psychopathe!) est plus engagé que le reste de la foule? Je ne pense pas.

Mais tout ça, c’est du blabla. Quand autant de monde prend un selfie au même moment, on se dit que c’est probablement organisé. A la demande de Hillary elle-même, que ce soit pour faire parler ou pour avoir plein de souvenirs à partager depuis le bureau ovale. Ou sa maison de retraite. Mais c’est une autre histoire.

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Les flics aussi savent rigoler

Ce printemps, on a pu constater que la Police lausannoise sait manier l’humour. Quelques semaines plus tard, un sympathique policier m’a remis un petit flyer pour promouvoir la campagne de prévention, en ajoutant avec un rare sens du LOL:

Profitez, pour une fois que la Police donne autre chose que des amendes!
– agent Panchaud (nom d’emprunt)

Le flyer en question renvoie au film d’Anastase, grâce à un QR code. Il comprend aussi quelques chiffres sur les dangers de l’inattention et de l’usage du téléphone dans la rue. En conclusion, on y trouve aussi un petit nettoyeur d’écran: pas rancuniers, les flics! 

Et aujourd’hui, c’est au tour de la Police vaudoise de s’autoriser un moment de déconne sur Twitter. Il y a bien sûr des pinailleurs qui relèveront les fautes de frappe, mais moi j’aime assez voir ce genre de discours un peu léger et complètement inscrit dans l’actualité. Bien joué!

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Suisse-France sur Twitter à la RTS

Le 20 juin dernier, la RTS a proposé une opération originale en marge du match Suisse-France: la chaîne suisse a invité 11 twittos français à venir affronter 11 Suisses dans un match verbal où chacun incarnait l’un des joueurs présents sur la pelouse brésilienne. J’ai pour ma part eu le plaisir de jouer au porte-parole pour Rodriguez. Avec cette action inédite, la RTS souhaitait poursuivre ses expériences sur l’utilisation des médias sociaux en second écran, proposer un divertissement original au public romand et aussi renforcer ses liens avec la twittosphère romande et francophone.

L’opération était lancée à l’initiative de David Labouré, Responsable des relations en ligne à la RTS, et de Serge Gremion, qui pilote le Laboratoire numérique, cellule d’expérimentation digitale de la chaîne. Loin d’être un caprice de deux passionnés, elle a reçu l’aval de la direction, comme en témoignait la visite du grand patron de la chaîne, Gilles Marchand, venus encourager les participants avant le match.

Le dispositif était ambitieux: un studio entier était réservé à l’opération. Au sol, une fausse pelouse avec le marquage dun terrain de foot. Sur chaque moitié, quatre tables offrant une vue imprenable sur un grand écran qui retransmettait le direct. Un autre écran proposait une plateforme réalisée par shore.li, qui reprenait l’ensemble des tweets marqués du hashtag #RTSmondial: ceux des twittos invités et ceux du public. Enfin, alors qu’une caméra filmait tout ce petit monde en continu, un caméraman se baladait dans le studio pour observer les protagonistes. Un arbitre impartial, incarné par le journaliste sportif Alberto Montecissa, a expliqué l’opération durant un duplex avec le studio principal (sautez à la 27e minute).

Match fou
On nous avait demandé de réagir avec humour aux événements du terrain plutôt que livrer un commentaire sportif sérieux. « Lâchez-vous », renchérissait d’ailleurs le chef du service des sports Massimo Lorenzi quelques minutes avant le coup d’envoi. Il n’a sans doute pas été déçu. Dès le début de la rencontre, les vannes ont fusé. Accompagnant la tournure du vrai match, le « chambrage » bon enfant des premières minutes a vite laissé sa place à des fanfaronnades bleues d’un côté et une belle mauvaise foi helvète de l’autre.

Entre les vannes en série, la déconne de haut niveau les, memes et autres clins d’œil à la culture geek, difficile parfois de se souvenir de quel joueur on devait incarner. Résultat: un match fou où les postes n’ont pas été tenus de manière très stricte, à l’image de cette tablée qui réunissait Rodriguez, donc moi, Benaglio (Matthias Lüfkens) et… Shaqiri (Sandro Todobom).

Analyse à chaud
Autant le dire tout de suite: je me suis marré comme un fou, c’était vraiment une excellente soirée. Les quelques réactions que j’ai reçues du public étaient elles aussi très positives. Opération réussie pour la RTS, donc? Oui bien sûr, mais il y a aussi quelques leçons à tirer. On remarque en effet que le résultat aura été un peu hybride: à cheval entre le jeu de rôle promis et un divertissement très éloigné des aspects sportifs.

Si l’objectif est de proposer un divertissement, un point de vue décalé sur le match, mieux vaudrait réduire le nombre de twittos. A 11 contre 11, ça fait tout simplement trop de monde pour suivre ce qui se dit et interagir. Les chiffres parlent tous seuls: 1300 tweets publiés par les twittos de l’opération durant les presque deux heures de match, ça fait en gros un tweet toutes les 6 secondes! Raison pour laquelle les interactions ont été limitées: plutôt entre les wittos et leurs suiveurs, un peu à l’intérieur des « équipes » et presque pas avec des joueurs de l’équipe adverse (lire l’analyse de Pegasus Data Project).

A l’inverse, si on souhaite s’en tenir au jeu de rôle à l’origine du concept, alors il faudrait prendre le temps de permettre aux deux équipes de mieux se connaître, savoir qui est qui pour faciliter le dialogue entre les joueurs. Il faudrait aussi ajuster la tonalité et la teneur des tweets. Garder un lien assez fort avec ce qui se passe sur le terrain, réagir aux événements du vrai match, véritablement se mettre dans la tête des joueurs… et y rester.

Je me réjouis de pouvoir discuter de mon analyse avec David et Serge. En tout cas, c’est le propre de toute expérience de permettre de vérifier certaines hypothèses, d’étudier des comportements et d’en tirer des enseignements. On verra dans les prochains mois ce que cette belle soirée aura apporté à la RTS!

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House of Cards: L’ÉNORME coup de pub de Barack Obama!

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