Fils de pub, bête de com.

Le blog de Romain Pittet vous propose un bouquet de réflexions amusées servi sur un lit de commentaires soigneusement émincés. Tout l'assortiment est cultivé à la main au cours de longues journées de travail dans le domaine de la communication et des relations publiques.

Étiquette : internet

Chronique d’une mauvaise expérience

Petit rappel: le site internet d’une entreprise, ce n’est pas juste un truc qu’il faut avoir, comme une plaque minéralogique ou une inscription au Registre du commerce. Non, un site internet, ça peut (et même ça doit) être utile à vos publics: vos clients, vos partenaires, vos fournisseurs, vos prospects, etc.

Cher opticien, tu ne le sais pas encore, mais tu viens de me faire perdre 45 minutes de ma journée. T’inquiète, je t’aime encore. Mais ça m’agace quand même un peu. Il faut que je t’explique: ce matin, je me rends compte que le niveau de mon flacon de liquide d’entretien de mes lentilles est dangereusement bas. Je dégaine mon iPhone, consulte ton site internet que je découvre flambant neuf, et je vois que tu ouvres à 9h, donc dans 25 minutes.

Je suis à deux pas, je décide donc de prendre un chai latte au Starbucks de St-François et de tuer un peu le temps. En envoyant 1-2 mails et en avançant dans mon bouquin. Attention, je ne dis pas que c’est désagréable, hein. M’enfin je serais plus utile à mon boulot. L’heure arrive, je sors et parcours les 200 m qui me séparent de chez toi. Je pousse la porte de l’immeuble et monte les deux étages à pied.

Et là, c’est le drame. Je vois tout de suite que quelque chose cloche. Ta porte, habituellement d’une élégante sobriété, est affublée d’une incongrue feuille blanche recouverte d’un texte que je n’arrive pas à lire depuis les dernières marches. J’avance, une boule au ventre. C’est bien ce que je craignais: « Nous informons notre aimable clientèle que notre studio sera exceptionnellement fermé jeudi 17 octobre. »

Je t’en veux un peu, mais j’en veux aussi au gars qui t’a fait ton beau site tout neuf. Parce que s’il avait été un peu malin, il t’aurait demandé à un moment ou à un autre: « Cher monsieur l’opticien, est-ce qu’il vous arrive de temps à autres de fermer la boutique, genre pour des vacances ou à d’autres occasions inattendues? Parce que dans ce cas je pourrais vous préparer un petit système pour avertir les visiteurs du site. »

Seulement voilà, le gars n’y a pas pensé. Et toi non plus d’ailleurs. On est en 2013 et vous m’obligez à venir jusqu’à ta porte pour me dire que tu es fermé. Ça va pas, c’est pas sérieux. Je dois donc repartir la tête basse et les poches vides. Regagner mon parcours habituel après avoir perdu 45 minutes de ma précieuse journée. Quarante-cinq minutes de ma vie. Pas merci, cher opticien.

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Agrolaaaaah j’ai peur!


agrola

Je m’étais promis que ce blog ne ferait pas dans la critique méchante, que je n’allais pas donner de leçons. Mais quand j’ai vu cette affiche, je n’ai pas pu m’empêcher de réagir. Honnêtement, je pense que c’est l’une des pubs les plus nulles de toute l’histoire de l’humanité. Ce n’est pas une opinion subjective, mais une analyse qui va au-delà de l’appréciation esthétique: cette affiche n’obéit à aucune des règles classiques de la pub.

Le sujet n’éveille pas l’attention du public. Non mais franchement, des tuyaux de mazout qui font de la lutte à la culotte, ça vous fait lever la tête à vous? Un visuel publicitaire doit frapper, interpeller, marquer.

La lisibilité est insuffisante. Le texte des bulles est trop petit et avec ce fond jaune, on ne le lit pas assez bien. Et de toute façon, trois bulles c’est trop (lisez une BD et comptez le nombre de cases où l’auteur se permet trois bulles). Le temps d’attention consacré à une affiche est de moins d’une seconde: il est indispensable d’offrir un contenu court et facile à lire.

Il y a trop de messages.  Agrola essaie de nous dire trois choses en même temps (« on est le sponsor de la fête de lutte suisse, commandez votre mazout en ligne, on a des cadeaux pour vous ») et c’est trop. Une affiche, un message: c’est ça la règle.

La diffusion n’est pas adéquate. Malgré le sujet peu attractif, l’affiche pourrait  capter l’attention du public qui connaît la marque. Ce public se trouve surtout dans les zones rurales, certainement pas au centre de Lausanne. Il faut placer vos affiches là où se trouvent vos cibles.

Je n’ai pas la prétention de pouvoir dire « ce qu’il fallait faire ». Mais voici ce que j’aurais conseillé à Agrola:

  • choisir un seul message: « nous avons un cadeau pour vous »
  • concevoir une affiche plus aisée à déchiffrer et plus attractive: montrer le cadeau (qui devrait être suffisamment bien pour provoquer l’acte d’achat) et ajouter le texte: « Voici votre cadeau », avec l’adresse du site internet
  • sur la page d’accueil du site internet, mettre en évidence le visuel de l’affiche, qui mène en un clic au formulaire de commande de mazout et donne les conditions d’octroi du cadeau. En cas de commande, agrémenter l’écran de confirmation d’achat d’un visuel rappelant que Agrola est le sponsor de la fête de lutte suisse.
  • diffuser l’affiche dans des zones rurales, stations-services, magasins DIY, etc.
  • prévoir une version mobile du site internet pour ne pas perdre le public qui déciderait de réagir immédiatement devant l’affiche
  • diffuser le visuel sur les médias sociaux et utiliser de la pub online afin d’attirer les acheteurs potentiels qui sont déjà sur internet et les guider vers le même processus de commande
  • doubler cette action d’un mailing papier et électronique auprès des clients existants
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