Fils de pub, bête de com.

Le blog de Romain Pittet vous propose un bouquet de réflexions amusées servi sur un lit de commentaires soigneusement émincés. Tout l'assortiment est cultivé à la main au cours de longues journées de travail dans le domaine de la communication et des relations publiques.

Étiquette : media

Ici c’est Lausanne !

Y a un truc qui ne manque presque jamais avec les Ricains: que ce soit Spotify, Netflix ou ebay, ils débarquent en Suisse et se mettent à nous causer en allemand. C’est toujours un peu gonflant, mais on s’y fait.

On comprend bien que pour une boîte de la Sillicon Valley c’est pas simple à comprendre qu’on apuisse voir autant de particularités dans un aussi petit pays. Du coup, ils y vont avec leur pragmatisme habituel et choisissent la langue la plus utilisée. Mais bon, c’est des Ricains.


Nous sommes le matin. Je traverse la gare de Lausanne d’un pas vif, l’oeil alerte et la main gauche qui brûle gentiment au contact d’un gobelet de thé. Et je tombe sur une affiche… en allemand !

Des Ricains ? Eh bien pas du tout. Non madame, c’est tout simplement Coop qui a décidé de nous vanter les mérites de la “Tropenhaus” de Frutigen !

Pas bravo, en tout cas. Que les étrangers ne fassent pas l’effort de comprendre la structure linguistique du pays, passe encore. Mais qu’un acteur suisse fasse une telle erreur de ciblage,ça démontre une incompétence absolument effarante !


Vérification faite, Coop n’est que le partenaire de cette attraction touristique. Donc probablement pas coupable de la mauvaise planification média. Mais ça reste difficilement compréhensible de la part d’un annonceur suisse.

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Suisse-France sur Twitter à la RTS

Le 20 juin dernier, la RTS a proposé une opération originale en marge du match Suisse-France: la chaîne suisse a invité 11 twittos français à venir affronter 11 Suisses dans un match verbal où chacun incarnait l’un des joueurs présents sur la pelouse brésilienne. J’ai pour ma part eu le plaisir de jouer au porte-parole pour Rodriguez. Avec cette action inédite, la RTS souhaitait poursuivre ses expériences sur l’utilisation des médias sociaux en second écran, proposer un divertissement original au public romand et aussi renforcer ses liens avec la twittosphère romande et francophone.

L’opération était lancée à l’initiative de David Labouré, Responsable des relations en ligne à la RTS, et de Serge Gremion, qui pilote le Laboratoire numérique, cellule d’expérimentation digitale de la chaîne. Loin d’être un caprice de deux passionnés, elle a reçu l’aval de la direction, comme en témoignait la visite du grand patron de la chaîne, Gilles Marchand, venus encourager les participants avant le match.

Le dispositif était ambitieux: un studio entier était réservé à l’opération. Au sol, une fausse pelouse avec le marquage dun terrain de foot. Sur chaque moitié, quatre tables offrant une vue imprenable sur un grand écran qui retransmettait le direct. Un autre écran proposait une plateforme réalisée par shore.li, qui reprenait l’ensemble des tweets marqués du hashtag #RTSmondial: ceux des twittos invités et ceux du public. Enfin, alors qu’une caméra filmait tout ce petit monde en continu, un caméraman se baladait dans le studio pour observer les protagonistes. Un arbitre impartial, incarné par le journaliste sportif Alberto Montecissa, a expliqué l’opération durant un duplex avec le studio principal (sautez à la 27e minute).

Match fou
On nous avait demandé de réagir avec humour aux événements du terrain plutôt que livrer un commentaire sportif sérieux. « Lâchez-vous », renchérissait d’ailleurs le chef du service des sports Massimo Lorenzi quelques minutes avant le coup d’envoi. Il n’a sans doute pas été déçu. Dès le début de la rencontre, les vannes ont fusé. Accompagnant la tournure du vrai match, le « chambrage » bon enfant des premières minutes a vite laissé sa place à des fanfaronnades bleues d’un côté et une belle mauvaise foi helvète de l’autre.

Entre les vannes en série, la déconne de haut niveau les, memes et autres clins d’œil à la culture geek, difficile parfois de se souvenir de quel joueur on devait incarner. Résultat: un match fou où les postes n’ont pas été tenus de manière très stricte, à l’image de cette tablée qui réunissait Rodriguez, donc moi, Benaglio (Matthias Lüfkens) et… Shaqiri (Sandro Todobom).

Analyse à chaud
Autant le dire tout de suite: je me suis marré comme un fou, c’était vraiment une excellente soirée. Les quelques réactions que j’ai reçues du public étaient elles aussi très positives. Opération réussie pour la RTS, donc? Oui bien sûr, mais il y a aussi quelques leçons à tirer. On remarque en effet que le résultat aura été un peu hybride: à cheval entre le jeu de rôle promis et un divertissement très éloigné des aspects sportifs.

Si l’objectif est de proposer un divertissement, un point de vue décalé sur le match, mieux vaudrait réduire le nombre de twittos. A 11 contre 11, ça fait tout simplement trop de monde pour suivre ce qui se dit et interagir. Les chiffres parlent tous seuls: 1300 tweets publiés par les twittos de l’opération durant les presque deux heures de match, ça fait en gros un tweet toutes les 6 secondes! Raison pour laquelle les interactions ont été limitées: plutôt entre les wittos et leurs suiveurs, un peu à l’intérieur des « équipes » et presque pas avec des joueurs de l’équipe adverse (lire l’analyse de Pegasus Data Project).

A l’inverse, si on souhaite s’en tenir au jeu de rôle à l’origine du concept, alors il faudrait prendre le temps de permettre aux deux équipes de mieux se connaître, savoir qui est qui pour faciliter le dialogue entre les joueurs. Il faudrait aussi ajuster la tonalité et la teneur des tweets. Garder un lien assez fort avec ce qui se passe sur le terrain, réagir aux événements du vrai match, véritablement se mettre dans la tête des joueurs… et y rester.

Je me réjouis de pouvoir discuter de mon analyse avec David et Serge. En tout cas, c’est le propre de toute expérience de permettre de vérifier certaines hypothèses, d’étudier des comportements et d’en tirer des enseignements. On verra dans les prochains mois ce que cette belle soirée aura apporté à la RTS!

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Belle créativité

Il y a quelques temps, je suis tombé sur cette excellente idée créative: utiliser deux affiches séparées pour symboliser l’interruption de l’influx nerveux que provoque la sclérose en plaques. Les caractéristiques physiques du support sont utilisées intelligemment au service du message! (« Le média est le message »)

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Par contre, l’exécution de cette idée n’est pas tout à fait à la hauteur: le copy text est trop petit pour être lu sans devoir coller son nez à l’affiche. C’est probablement le graphiste qui trouvait que ça serait plus joli avec un texte minuscule (le coup classique)… De même, le contenu du message n’est pas tout à fait suffisant, l’adresse d’un site web serait très utile. Mais ça reste un joli coup.

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