Fils de pub, bête de com.

Le blog de Romain Pittet vous propose un bouquet de réflexions amusées servi sur un lit de commentaires soigneusement émincés. Tout l'assortiment est cultivé à la main au cours de longues journées de travail dans le domaine de la communication et des relations publiques.

Étiquette : travail

Engagez-vous, qu’ils disaient!

Et pourtant, j’étais pressé. Je traversais la gare de Lausanne par le passage sous-voie pour rejoindre mon ami (et néanmoins ex-collègue) Christian R, avec qui je devais préparer le travail de la grosse journée qui nous attendait. On était lundi et la semaine allait commencer fort avec TEDxLausanne: un après-midi de conférences à l’Université de Lausanne, que Christian, Alexandra et moi devions livetweeter et faire vivre sur les réseaux sociaux.

Je m’égare un peu, mais c’est pour te faire comprendre à quel point j’étais concentré, la tête pleine de choses à faire. Soyons clairs: une personne normale n’aurait rien vu, ne se serait pas arrêtée. Tout ce qui va suivre n’aurait jamais dû arriver.

Permed

Mais voilà: je ne suis pas une personne normale. Alors quand mon regard a capté cette affiche, il s’est arrêté. « Notre engagement commence ici. » Notre engagement? Quel engagement? Ici? Dans les souterrains de la gare de Lausanne? Ma première réaction: « Une assurance, sans doute. » Généralement, les assureurs adorent parler d’engagement.

Tourner sept fois sa langue dans sa bouche
Mais non, Permed est en fait une agence de placement spécialisée dans le domaine de la santé. Ah. Mais alors qu’est-ce qu’ils ont à venir s’engager dans les souterrains de la gare de Lausanne? Et s’engager à quoi d’abord? Franchement, c’est incompréhensible. Mais ce n’est pas qu’un problème de création.

Comme souvent, c’est la stratégie qui est mal foutue. La communication d’entreprise, ce n’est pas juste parler. C’est émettre un certain message à un public bien défini pour obtenir un résultat précis. Quel objectif pourrait bien mener une entreprise comme Permed à parler d’engagement? A un public aussi varié que les usagers de la gare de Lausanne? Avec une affiche?

Deux hypothèses pour une campagne
Evidemment, je ne suis pas dans le secret de la stratégie de communication de Permed, alors je peux tomber à côté. Mais si je me mets à leur place, je vois deux objectifs à poursuivre. Le premier, c’est de soutenir et stimuler l’activité de l’entreprise: Permed est une agence de placement, il lui faut donc d’un côté du personnel qualifié à placer et de l’autre des établissements médicaux et para-médicaux qui ont besoin de ce personnel. Est-ce que l’affiche est le meilleur moyen d’atteindre ce résultat? Pas sûr: le public exposé n’est pas assez ciblé et du coup, le message ne touchera que rarement des personnes qui peuvent répondre aux besoins de recrutement et de vente de Permed.

Deuxième objectif possible: Permed veut faire mieux connaître son existence et son activité par le public en général. Dans ce cas, l’utilisation d’une affiche est bien adaptée puisqu’elle va toucher un public très varié. Par contre, c’est côté message que ça coince un peu. « Notre engagement commence ici » ne raconte rien de l’activité de Permed. Si le public est intrigué et qu’il s’approche, il pourra lire le contenu complémentaire et saura qui est Permed. Donc, ça peut marcher. Le risque, c’est que le côté mystérieux soit seulement jugé incompréhensible et que la personne passe tout droit.

Franchement, c’est risqué de compteur l’attention et la curiosité du public. C’est le gars qui a fait poser pas mal d’affiches sur les murs vaudois ces dernières années qui vous le dit!

Manque de cohérence
M’enfin, admettons. Admettons qu’un gars (ou une fille, hein) s’intéresse à l’affiche, qu’il s’approche et lise le texte complet. Qu’il veuille en savoir plus. Qu’il dégaine son téléphone et scanne le QR code. Ou quel visite le site permed.ch, ce qui en fait revient au même. Eh bien c’est là que c’est raté: le mot engagement n’apparaît nulle part, aucune référence à la campagne. Rien, que pouic, nada, nichts, nüt! En résumé, soit on ne comprend rien à l’affiche et on l’ignore, soit on essaie d’en savoir plus et on n’obtient pas d’information utile. Bref, j’ai bien peur que cette campagne (qui a quand même dû coûter un paquet de pognon) ne serve pas à grand-chose. C’est dommage.

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TEDxLausanne 2014

Lundi 10 février 2014, l’Université de Lausanne a accueilli la 3e édition de TEDxLausanne, qui a réuni près de 600 participants autour du thème Perpetual [r]evolution. J’ai rejoint le comité d’organisation de cet événement à la fin de l’été 2013 pour prendre les commandes de l’équipe communication, en tandem avec Loïc Favre.

Nous n’avons pas réinventé la roue, nous n’avons pas non plus livré une copie parfaite. Mais nous avons tout de même fait du bon boulot, selon la plupart des speakers et des spectateurs. Du coup, je pense que ça vaut le coup de partager les enseignements tirés de cette expérience, qui tiennent en cinq mots: préparation, immersion, spontanéité, équipe et… magie!

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Préparation
Il n’y a pas de secret: rien ne fonctionne si on attend la dernière minute pour se mettre au travail. Réfléchir à l’avance, anticiper les besoins, stocker les idées… tout cela nous a permis de renforcer l’équipe pour pouvoir gérer les multiples activités du jour J: animation des profils sociaux, création de contenu (textes, photos et vidéos), conversation avec la communauté, lien avec les autres équipes (hospitality, production, sponsors, design, etc.)

Immersion
Que ce soit avec les journalistes, le reste de l’équipe ou dans les interactions avec le public, nous étions à la fois des ambassadeurs, des porte-parole, le bureau des renseignements ou encore le service clientèle. Du coup, il est important de bien connaître son sujet car durant l’événement, tout le monde est très occupé: difficile pour nous d’obtenir une réponse, des détails sur l’histoire de l’organisation, etc. C’est pourquoi il faut absolument s’immerger dans l’événement, connaître les gens, les valeurs, les enjeux, les difficultés, les points forts, etc. 

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Spontanéité
Ça paraît évident, mais le développement des réseaux sociaux impose une certaine transparence: n’importe qui peut interpeller l’équipe d’organisation de façon publique. Du coup, impossible de masquer un problème ou de minimiser une réclamation. Il faut, en plus, réagir de manière très rapide: si on vous reproche quelque chose dans les vingt première minutes de l’événement, vous ne pouvez pas attendre la fin de la conférence pour définir une réponse avec le(s) responsable(s) avant de la diffuser. Il faut répondre immédiatement pour que le public, se sente en de bonnes mains, pris en charge et bien servi. Et ne pas hésiter à reconnaître les « torts »: cette attitude sera appréciée et évitera qu’un problème prenne de l’ampleur.

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Equipe
Il faut savoir s’entourer des bonnes personnes et ne pas sous-estimer la quantité de travail à fournir pour que l’événement soit une réussite. Le jour J, nous étions six en coulisses!

  • Réseaux sociaux: j’ai passé l’essentiel de la journée à gérer le compte Twitter (une centaine de tweets, soit un toutes les trois minutes) pendant que Christian Riba se chargeait des pages Facebook et Google+ (environ 80 posts).
  • Serge Piguet a réalisé des photos d’ambiance qui alimentaient notre compte Instagram. Il a aussi parlé avec des spectateurs et des speakers pour permettre à Jonas Hangartner de filmer, puis monter une vingtaine de mini-interviews diffusés sur Instagram (« 15 secondes avec… »).
  • Sophie Badoux a géré les relations presse: accueil et briefing des journalistes, renseignements et organisation d’interviews tout au long de la journée, rédaction du communiqué de presse.
  • Loïc s’est chargé de créer du contenu texte et images, de la coordination avec le reste de l’équipe d’organisation et de remplacer chacun de nous pendant les inévitables pauses pipi.

Magie
« Un petit groupe de personnes qui ne se connaissent pas pour la plupart, qui ne se réunissent presque jamais, qui communiquent par email et organisent le travail sur Basecamp.  Et le jour où ils mettent toutes les pièces du puzzle ensemble, ça marche et ça donne un événement génial avec près de 600 spectateurs. Je trouve ça incroyable. » Ce n’est pas de moi, je l’ai entendu dans la soirée. Mais ça résume parfaitement l’aventure TEDxLausanne. C’est vrai que c’est génial. Surtout qu’on finit quand même par les rencontrer, ces gens. Et qu’ils sont vraiment sympas, enthousiastes et très pros.

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