Hier soir, mon patron Olivier Kennedy était invité par la RTS pour participer au débat «Peuple-Elites: la rupture?» sur le plateau d’Infrarouge. J’ai donc suivi l’émission avec attention. Elle m’a laissé sur ma faim, probablement en raison d’un grand absent: le peuple lui-même.

J’ai trouvé la discussion malheureusement assez stérile. En tout cas, elle ne m’a pas vraiment permis de me faire une opinion sur le thème: existe-il une vraie fracture entre «le peuple» et «l’élite»? C’est seulement après coup que j’ai pensé à une idée toute simple pour apporter des éléments de réponse. Pourquoi ne pas demander au peuple ce qu’il en pense?

«C'est tellement génial de débattre des problèmes des autres sans leur demander leur avis!»

«C’est tellement génial de débattre des problèmes des autres sans leur demander leur avis!»

Sur sept invités, pas un seul ne pouvait prétendre faire partie du peuple. On a eu droit à un débat intra-élite. Et ce ne sont pas les quelques extraits de micro-trottoir qui ont permis au citoyen lambda de participer à la discussion. Au contraire.

Si jamais vous êtes de mon avis, je vous recommande de poser un peu la question autour de vous. Ou alors de jeter un coup d’œil au dernier Edelman Trust Barometer. Parce que oui, il y a des gens très pro qui s’intéressent au thème de la confiance entre différentes composantes de la population. L’étude de cette année montre notamment que dans le monde:

  • 78% des gens font confiance à leur famille et leurs amis
  • 49% aux patrons
  • 44% aux journalistes
  • et seulement 37% aux élus

2016_edelman_trust_barometer_-_global_results

On dirait bien qu’il se passe quelque chose dans la relation entre le bas peuple et les élites!

Et l’émission dans tout ça?

Ça a un peu tourné autour du pot. On a eu droit à un grand déballage du programme électoral du PS par Carlo Sommaruga et à une démonstration de nihilisme politique par Céline Amaudruz (UDC). François Chérix a pris grand soin de poser des définitions et d’imposer une précision sémantique qui a, certes, comblé l’amoureux du langage vrai que je suis… mais n’a pas vraiment fait avancer le schmilblick.

1443606999991Enfin, Pascal Décaillet (journaliste indépendant) et Alexis Favre (Le Temps) se sont perdus dans des passes d’armes destinées à faire la différence entre le bon journalisme et le mauvais journalisme. De quoi rappeler les plus grandes heures des Inconnus.

Et en duplex de Paris, nous avions Florian Philippot, vice-président du Front National, plutôt bon orateur. C’est aussi celui qui s’est le moins fait interrompre par les autres participants. Mais on ne sait pas s’il faut y voir une manifestation de la traditionnelle hospitalité suisse ou simplement l’effet de la distance.

 

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