Hier soir, j’ai eu le plaisir d’être élu au comité de la SRRP. J’étais pas tout seul, notez bien. Le nouveau groupe compte à présent 17 personnes! Alors, qu’est-ce qui me pousse à en faire partie?

Non, c’est pas le vain espoir de se diriger vers une meilleure parité hommes-femmes (on n’est que trois mecs). Sous l’impulsion d’Alexis Delmege et de Sylvia Wuersten, désormais co-présidents, la SRRP a souhaité recruter des forces vives en plus grands nombre. Pour donner plus de dynamisme à l’institution tout en demandant un engagement réduit aux membres du comité

Alors quand ils m’ont proposé de faire partie de cette nouvelle équipe, j’y ai évidemment réfléchi. Et j’ai trouvé trois bonnes raisons d’accepter.

Une époque charnière pour les relations publiques

En ce moment, les étoiles sont bien alignées. Avec l’avènement des réseaux sociaux et la perte de vitesse de la publicité, les besoins en contenu n’ont jamais été aussi grands. Pour le marketing bien sûr, mais encore et toujours pour la communication, prise au sens très large: arrivée des chatbots, attentes grandissantes du public en termes de transparence et d’échanges.

Mais les RP, c’est pas seulement de la création de contenu. Et le rééquilibrage des forces entre RP et marketing se redessine aussi sous l’impulsion du modèle PESO qui sous-tend désormais les stratégies de communication.

Enfin, il y a les publics. Leurs changements d’habitude de consommation, leurs exigences nouvelles de traçabilité, de responsabilité et de personnalisation demandent aux organisation de penser parfois plus loin qu’en simples termes de vente. Et les compétences des RP conviennent très bien au petit jeu de la vision stratégique, de l’empathie et de la gestion de la réputation.

Bref, les RP ont une belle série de cartes à jouer en ce moment. Mais attention: c’est pas gagné d’avance.

Un métier à faire mieux connaître et surtout comprendre

Il y a ceux qui confondent les RP avec les relations médias. Il y a ceux qui se limitent à des actions de «communication» qui ne vont que dans un sens. Et il y en a d’autres encore qui imaginent les professionnels des RP comme des éminences grises qui manipulent l’opinion publique en chuchotant à l’oreille des grands de ce monde.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que «le métier» des RP est vraiment mal connu et qu’il fait l’objet de beaucoup de fantasmes. Pourquoi les guillemets? Parce que les RP sont une activité aux multiples visages et que ça participe à la confusion ambiante. Même chez les professionels.

Prononcez le mot marketing et n’importe qui se fera une idée assez précise du truc. Publicité? Pareil. Comme plombier ou dentiste. Mais RP, pas du tout. Et on n’est pas aidés par des expressions populaires comme «Oh, il fait ses RP», quand on parle d’une personne qui s’arrête un moment pour serrer quelques mains et faire un brin de causette.

Il est important de se faire entendre, de projeter une image mieux définie. Et surtout de mettre en valeur nos compétences, notre plus-value et notre champ d’action auprès des entreprises et des organisations qui sont autant de clients potentiels.

Mais pour ça, il faudra se mettre d’accord.

Un métier qui doit évoluer et se remettre en question

Non seulement notre métier est déjà difficile à définir au départ, mais en plus il évolue à une vitesse folle. Il y a évidemment les médias sociaux qui chamboulent tout. Certains les considèrent juste comme une nouvelle série d’outils qui en remplacent d’autres, mais ne voient pas vraiment de transformation profonde du métier.

D’autres au contraire pensent qu’il faut tout jeter, que rien n’est plus comme avant. En ce qui me concerne, je pense que la vérité se cache quelque part entre les deux.

Il y a aussi la redistribution des cartes entre les différents médias (c’est là qu’on retrouve le fameux modèle PESO). L’émergence des influenceurs qui viennent concurrencer les leaders d’opinion, experts et autres prescripteurs. Une certaine imperméabilité des publics aux discours trop vendeurs et trop marketing.

Et bien sûr, les balbutiements de l’intelligence artificielle, l’arrivée en force de l’automatisation, l’individualisation croissante de nos sociétés, l’accélération de tout, la gratuité de l’info, la protection des données personnelles, l’omnipotence des GAFA, l’externalisation de nos cerveaux et la transformation de la communication en un spectacle instantané permanent.

Dans ce contexte, le métier doit être repensé. Comme tout le monde, j’ai ma propre vision des RP, de leur rôle et de leur champ d’action.

Une vision à partager et améliorer en groupe

Je conçois les RP non pas seulement comme porte-parole qui va diffuser de l’information. Au contraire, je les rêve en intermédiaire attentif, à l’écoute des publics, qui pourra faire entendre à la direction de l’organisation leurs attentes, leurs opinon et leur réalité.

C’est comme ça qu’on développe des relations avec les autres. Et pas seulement en parlant sans cesse.

En rejoignant le comité de la SRRP, je compte bien pouvoir partager cette vision, la confronter à d’autres points de vue et l’affiner.

En plus, le groupe est sympa. Ça va être bonnard.

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