Depuis que j’ai découvert la science du branding, vers 2005, j’ai toujours rêvé de pouvoir m’occuper d’une marque territoriale un jour. «Le top, ça serait de gérer la marque Suisse. T’imagines?», je disais à l’époque à mon pote Pascal. Alors quand la SRRP, la Société romande de relations publiques, a invité Nicolas Bideau, j’ai décidé d’y aller, évidemment.
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Il y a peu, les bonbons les plus suisses du monde ont lancé une nouvelle variété: Ricola Menthe des Glaciers. Sans aller jusqu’à hurler au génie, je trouve le nom vraiment bien pensé. Il évoque un monde de fraîcheur parfumée qui fait appel à un imaginaire suisse de carte postale… bref, ça fait immédiatement envie!
Par contre, un détail de leur campagne de lancement m’a fait froncer les sourcils. Dans leur sponsoring sur Couleur 3, j’entends: «La météo, avec Ricola Menthe des Glaciers (…) menthe des glaciers point CH.»
Pourquoi menthedesglaciers.ch et pas tout simplement ricola.ch? Comme je l’ai dit, Menthe des Glaciers évoque un monde de sensations mais est-ce qu’on va se souvenir du nom? On se souviendra de Ricola en tout cas.
Mais il y a autre chose: ricola.ch n’est pas seulement plus court à taper, c’est aussi plus facile. Je ne veux pas faire le pédant, mais combien de gens connaissent l’orthographe particulière du mot «menthe»?
Je suis sûr que plein de monde va essayer de visiter mentedesglaciers.ch et le problème, c’est qu’ils n’arriveront nulle part: croyez-moi, j’ai essayé. C’est peut-être un détail, mais vous savez ce qu’on dit du diable et des détails. Enfin, encore heureux qu’ils n’aient pas choisi «chrüterchraft.ch», on aurait vraiment été mal.
Voilà un début d’année pas comme les autres! Après trois chouettes années chez ftc communication, qui m’ont donné goût au statut de consultant, je rejoins aujourd’hui l’agence Enigma comme Senior Campaign Strategist.
Avec sa campagne «Refaisons de Noël une fête merveilleuse», Mazda essaie maladroitement de nous expliquer une philosophie faite de qualité et d’attachement aux traditions. Un message positif mal servi par une action à côté de la plaque.
Quand j’ai entendu que Suisse Tourisme avait engagé Buzz Aldrin comme ambassadeur, j’ai levé un sourcil interrogateur. J’ai peut-être même secoué la tête en soupirant. Je ne voyais pas le rapport. Ensuite j’ai vu le spot. Et je dois dire que c’est plutôt bien joué.
When I first landed here I said to myself: “This is simply out of this world. This is the most amazing landscape I have ever seen.” And you can believe me: I am familiar with out of this world places. I have been on the moon.
Buzz Aldrin, c’est tout simplement le deuxième type à avoir posé son pied sur la lune. Il représente ce qui est sans aucun doute le voyage le plus extraordinaire de toute l’Histoire récente. Quand ce vieux bonhomme nous dit de sa voix tranquille: «Je suis allé sur la lune», j’en ai des frissons. Je m’imagine ces mecs qui se sont embarqués dans un truc qui ressemble à une boîte de conserve pour se balader dans l’espace en ne sachant même pas s’ils pourraient revenir. Le personnage concentre une quantité phénoménale d’émotions et d’admiration .
Suisse Tourisme et Buzz Aldrin: un ambassadeur qui concentre une quantité phénoménale d'émotions! Cliquez pour tweeterIl sait de quoi il parle
Si Buzz a marché sur la lune et qu’il nous dit que la Suisse est un endroit incroyable, qu’il n’a jamais vu un paysage aussi extraordinaire, on aurait tendance à le croire. Et d’ailleurs, les images sont parfaitement réalisées pour nous convaincre: le parallèle avec le paysage lunaire, l’empreinte de la botte dans la neige helvétique, la tenue même de l’astronaute qui rappelle la combinaison spatiale qu’on a tous vue des milliers de fois…
Aucun doute, Buzz flatte notre égo et notre chauvinisme, à nous les Suisses. Reste un détail sur lequel j’aimerais beaucoup avoir des infos: est-ce que ça fait le même effet à des étrangers? Parce que c’est quand même le but.