Tu te souviens quand Orange a débarqué en Suisse? C’était pas loin d’une révolution. Pour moi, c’était les débuts du portable, le fameux Natel-C (ou D? J’ai oublié…), mon premier abonnement mobile, les premiers sms… Au tournant du millénaire, Orange m’a procuré une certaine forme de liberté qui est devenue totalement banale aujourd’hui.
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«Tiens tiens, du chocolat Cailler avec des éclats de biscuits militaires? Rigolo.» Quand je suis tombé sur cette édition spéciale l’autre jour au magasin, je n’ai pas résisté. Tu vois, pour un Suisse de ma génération, le biscuit militaire éveille un mélange d’émotions assez complexe. Il y a le côté typiquement suisse bien sûr: le biscuit militaire est un élément de notre patrimoine culturel, intemporel et attachant.
Je l’aime bien moi, Rodgeur. Un magnifique joueur de tennis, un magicien qui sort des coups extraordinaires. Un héros national des temps modernes. Un modèle pour nous tous. Mais bon, à force de nous le servir à toutes les sauces, ces satanés pubards vont finir par nous lasser…
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Décidément, le pinard est partout en ce moment! Pas plus tard que ce matin, je tombe sur un tweet qui montre Nicolas Bideau et Pierre Keller quelque part à Rio de Janeiro. Attablés sur une gigantesque luge en bois, les deux compères trinquent avec un vin qu’on devine vaudois, pour les besoins de « l’œnodiplomatie ». Un concept qui va rester brumeux – désolé – tant le germanique communiqué de presse fédéral mentionné par M. Bideau est indigeste.
L'oenodiplomatie en plein boom! Les vins suisses alliés de nos ambassadeurs! @swisswinepromo https://t.co/24bnCkRuwy pic.twitter.com/kOOHeAtoLX
— Nicolas Bideau (@NicolasBideau) February 4, 2015
Il y a quelques jours, on parlait d’un projet d’œnotourisme destiné à positionner le Pays de Vaud comme destination touristique pour les amateurs de pinard. Un projet qui s’est d’ailleurs adjoint les services du duo d’humoristes Cuche et Barbezat. Quoi, des Neuchâtelois pour parler de vin vaudois? Drôle d’idée, non?
Eh bien peut-être pas, parce qu’ils savent très bien parler du leur à en juger par cette affiche pour le non-flitré neuchâtelois! Joliment tourné, le slogan «Laissez-vous troubler» intrigue et éveille l’intérêt pour ce vin qui, comme son nom le laisse deviner, se caractérise par la présence de lies en suspension. Quand ils parlent de leur non-filtrrrrrré, les Neuchâtelois l’appellent d’ailleurs «le trouble», ce qui permet à l’affiche de fonctionner tout aussi bien auprès de ceux qui connaissent déjà le produit. Bien vu!
Le 20 juin dernier, la RTS a proposé une opération originale en marge du match Suisse-France: la chaîne suisse a invité 11 twittos français à venir affronter 11 Suisses dans un match verbal où chacun incarnait l’un des joueurs présents sur la pelouse brésilienne. J’ai pour ma part eu le plaisir de jouer au porte-parole pour Rodriguez. Avec cette action inédite, la RTS souhaitait poursuivre ses expériences sur l’utilisation des médias sociaux en second écran, proposer un divertissement original au public romand et aussi renforcer ses liens avec la twittosphère romande et francophone.
L’opération était lancée à l’initiative de David Labouré, Responsable des relations en ligne à la RTS, et de Serge Gremion, qui pilote le Laboratoire numérique, cellule d’expérimentation digitale de la chaîne. Loin d’être un caprice de deux passionnés, elle a reçu l’aval de la direction, comme en témoignait la visite du grand patron de la chaîne, Gilles Marchand, venus encourager les participants avant le match.
Le dispositif était ambitieux: un studio entier était réservé à l’opération. Au sol, une fausse pelouse avec le marquage dun terrain de foot. Sur chaque moitié, quatre tables offrant une vue imprenable sur un grand écran qui retransmettait le direct. Un autre écran proposait une plateforme réalisée par shore.li, qui reprenait l’ensemble des tweets marqués du hashtag #RTSmondial: ceux des twittos invités et ceux du public. Enfin, alors qu’une caméra filmait tout ce petit monde en continu, un caméraman se baladait dans le studio pour observer les protagonistes. Un arbitre impartial, incarné par le journaliste sportif Alberto Montecissa, a expliqué l’opération durant un duplex avec le studio principal (sautez à la 27e minute).
Match fou
On nous avait demandé de réagir avec humour aux événements du terrain plutôt que livrer un commentaire sportif sérieux. « Lâchez-vous », renchérissait d’ailleurs le chef du service des sports Massimo Lorenzi quelques minutes avant le coup d’envoi. Il n’a sans doute pas été déçu. Dès le début de la rencontre, les vannes ont fusé. Accompagnant la tournure du vrai match, le « chambrage » bon enfant des premières minutes a vite laissé sa place à des fanfaronnades bleues d’un côté et une belle mauvaise foi helvète de l’autre.
Entre les vannes en série, la déconne de haut niveau les, memes et autres clins d’œil à la culture geek, difficile parfois de se souvenir de quel joueur on devait incarner. Résultat: un match fou où les postes n’ont pas été tenus de manière très stricte, à l’image de cette tablée qui réunissait Rodriguez, donc moi, Benaglio (Matthias Lüfkens) et… Shaqiri (Sandro Todobom).
Analyse à chaud
Autant le dire tout de suite: je me suis marré comme un fou, c’était vraiment une excellente soirée. Les quelques réactions que j’ai reçues du public étaient elles aussi très positives. Opération réussie pour la RTS, donc? Oui bien sûr, mais il y a aussi quelques leçons à tirer. On remarque en effet que le résultat aura été un peu hybride: à cheval entre le jeu de rôle promis et un divertissement très éloigné des aspects sportifs.
Si l’objectif est de proposer un divertissement, un point de vue décalé sur le match, mieux vaudrait réduire le nombre de twittos. A 11 contre 11, ça fait tout simplement trop de monde pour suivre ce qui se dit et interagir. Les chiffres parlent tous seuls: 1300 tweets publiés par les twittos de l’opération durant les presque deux heures de match, ça fait en gros un tweet toutes les 6 secondes! Raison pour laquelle les interactions ont été limitées: plutôt entre les wittos et leurs suiveurs, un peu à l’intérieur des « équipes » et presque pas avec des joueurs de l’équipe adverse (lire l’analyse de Pegasus Data Project).
A l’inverse, si on souhaite s’en tenir au jeu de rôle à l’origine du concept, alors il faudrait prendre le temps de permettre aux deux équipes de mieux se connaître, savoir qui est qui pour faciliter le dialogue entre les joueurs. Il faudrait aussi ajuster la tonalité et la teneur des tweets. Garder un lien assez fort avec ce qui se passe sur le terrain, réagir aux événements du vrai match, véritablement se mettre dans la tête des joueurs… et y rester.
Je me réjouis de pouvoir discuter de mon analyse avec David et Serge. En tout cas, c’est le propre de toute expérience de permettre de vérifier certaines hypothèses, d’étudier des comportements et d’en tirer des enseignements. On verra dans les prochains mois ce que cette belle soirée aura apporté à la RTS!