Fils de pub, bête de com.

Le blog de Romain Pittet vous propose un bouquet de réflexions amusées servi sur un lit de commentaires soigneusement émincés. Tout l'assortiment est cultivé à la main au cours de longues journées de travail dans le domaine de la communication et des relations publiques.

Étiquette : tv

Les bâtisseurs vaudois ont leur émission TV

Ça fait des mois que je bassine mes amis: « Je bosse sur un gros projet, super intéressant. Le but, c’est de valoriser les métiers de la construction. Ça va être une opération très complète. » Eh bien cette fois ça y est, cette fameuse campagne pour le compte de la Fédération vaudoise des entrepreneurs a démarré!

L’élément central, c’est une émission produite et diffusée par La Télé: les Experts maison. Durant dix épisodes de type reportage, on va suivre pas à pas la rénovation d’une maison à Epalinges et observer le travail des artisans: maçons, peintres, électriciens, charpentiers et autres. Le choix de la vidéo s’est imposé d’entrée de jeu puisque le but de l’opération était de mettre en lumière la valeur ajoutée des professionnels: le savoir-faire bien sûr, mais aussi ce que l’on voit moins.

Le respect des normes, la créativité, la sécurité ou la protection contre les défauts sont autant d’avantages compétitifs pour les professionnels face à leurs concurrents: les « bricoleurs du dimanche » et le travail au noir.

Annonces, affiches et plus si affinités
L’émission est accompagnée d’une campagne de communication qui s’appuie sur des aspects plus humains et émotionnels. Le slogan « Nous construisons des endroits où il fait bon vivre » met l’importance sur le bénéfice client, tout en rappelant que la construction est une affaire de professionnels, qui sont là pour ça.

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L’enjeu de la campagne, c’est aussi de mobiliser les quelque 3000 entreprises concernées pour bénéficier de leur soutien. Stickers, affiches et bâches de chantier: du matériel promotionnel leur a été fourni dans ce but et on verra bien comment il est utilisé.

Volet digital
Le dispositif est complété par un site internet où l’on pourra retrouver tous les épisodes de l’émission, au fur et à mesure de leur diffusion. Le site s’enrichira aussi de contenu additionnel venant compléter le discours de professionnels interrogés: liens, trucs et astuces, contacts, etc. Une foire aux questions a été mise en place, ainsi qu’une ligne gratuite pour permettre au public de se renseigner.

Le lancement d’une page Facebook vise quant à lui à amplifier la promotion de l’opération et de générer de l’interaction. Le but n’est pas une course aux likes, mais plutôt de détecter les sujets d’intérêt ou les questions récurrentes afin de répondre au mieux aux attentes du public.

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Suisse-France sur Twitter à la RTS

Le 20 juin dernier, la RTS a proposé une opération originale en marge du match Suisse-France: la chaîne suisse a invité 11 twittos français à venir affronter 11 Suisses dans un match verbal où chacun incarnait l’un des joueurs présents sur la pelouse brésilienne. J’ai pour ma part eu le plaisir de jouer au porte-parole pour Rodriguez. Avec cette action inédite, la RTS souhaitait poursuivre ses expériences sur l’utilisation des médias sociaux en second écran, proposer un divertissement original au public romand et aussi renforcer ses liens avec la twittosphère romande et francophone.

L’opération était lancée à l’initiative de David Labouré, Responsable des relations en ligne à la RTS, et de Serge Gremion, qui pilote le Laboratoire numérique, cellule d’expérimentation digitale de la chaîne. Loin d’être un caprice de deux passionnés, elle a reçu l’aval de la direction, comme en témoignait la visite du grand patron de la chaîne, Gilles Marchand, venus encourager les participants avant le match.

Le dispositif était ambitieux: un studio entier était réservé à l’opération. Au sol, une fausse pelouse avec le marquage dun terrain de foot. Sur chaque moitié, quatre tables offrant une vue imprenable sur un grand écran qui retransmettait le direct. Un autre écran proposait une plateforme réalisée par shore.li, qui reprenait l’ensemble des tweets marqués du hashtag #RTSmondial: ceux des twittos invités et ceux du public. Enfin, alors qu’une caméra filmait tout ce petit monde en continu, un caméraman se baladait dans le studio pour observer les protagonistes. Un arbitre impartial, incarné par le journaliste sportif Alberto Montecissa, a expliqué l’opération durant un duplex avec le studio principal (sautez à la 27e minute).

Match fou
On nous avait demandé de réagir avec humour aux événements du terrain plutôt que livrer un commentaire sportif sérieux. « Lâchez-vous », renchérissait d’ailleurs le chef du service des sports Massimo Lorenzi quelques minutes avant le coup d’envoi. Il n’a sans doute pas été déçu. Dès le début de la rencontre, les vannes ont fusé. Accompagnant la tournure du vrai match, le « chambrage » bon enfant des premières minutes a vite laissé sa place à des fanfaronnades bleues d’un côté et une belle mauvaise foi helvète de l’autre.

Entre les vannes en série, la déconne de haut niveau les, memes et autres clins d’œil à la culture geek, difficile parfois de se souvenir de quel joueur on devait incarner. Résultat: un match fou où les postes n’ont pas été tenus de manière très stricte, à l’image de cette tablée qui réunissait Rodriguez, donc moi, Benaglio (Matthias Lüfkens) et… Shaqiri (Sandro Todobom).

Analyse à chaud
Autant le dire tout de suite: je me suis marré comme un fou, c’était vraiment une excellente soirée. Les quelques réactions que j’ai reçues du public étaient elles aussi très positives. Opération réussie pour la RTS, donc? Oui bien sûr, mais il y a aussi quelques leçons à tirer. On remarque en effet que le résultat aura été un peu hybride: à cheval entre le jeu de rôle promis et un divertissement très éloigné des aspects sportifs.

Si l’objectif est de proposer un divertissement, un point de vue décalé sur le match, mieux vaudrait réduire le nombre de twittos. A 11 contre 11, ça fait tout simplement trop de monde pour suivre ce qui se dit et interagir. Les chiffres parlent tous seuls: 1300 tweets publiés par les twittos de l’opération durant les presque deux heures de match, ça fait en gros un tweet toutes les 6 secondes! Raison pour laquelle les interactions ont été limitées: plutôt entre les wittos et leurs suiveurs, un peu à l’intérieur des « équipes » et presque pas avec des joueurs de l’équipe adverse (lire l’analyse de Pegasus Data Project).

A l’inverse, si on souhaite s’en tenir au jeu de rôle à l’origine du concept, alors il faudrait prendre le temps de permettre aux deux équipes de mieux se connaître, savoir qui est qui pour faciliter le dialogue entre les joueurs. Il faudrait aussi ajuster la tonalité et la teneur des tweets. Garder un lien assez fort avec ce qui se passe sur le terrain, réagir aux événements du vrai match, véritablement se mettre dans la tête des joueurs… et y rester.

Je me réjouis de pouvoir discuter de mon analyse avec David et Serge. En tout cas, c’est le propre de toute expérience de permettre de vérifier certaines hypothèses, d’étudier des comportements et d’en tirer des enseignements. On verra dans les prochains mois ce que cette belle soirée aura apporté à la RTS!

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Gruyère: un petit goût de déjà vu

Depuis le début 2014, le plus célèbre fromage de Suisse s’est lancé dans une nouvelle campagne publicitaire. A la poubelle, le « N’oublie jamais d’où il vient » qui faisait appel au patriotisme gruyérien. Dépassé, le « Ça calme » qui tentait de rendre au Gruyère intemporel sa place dans la vie trépidante du 21e siècle (HT Sébastien Galifier et l’agence ACP).

Désormais, c’est par l’humour que le Gruyère essaie de séduire le public. La nouvelle campagne est en effet une série plutôt amusante de clichés qui montre que le Gruyère est un fromage pour tout le monde: chaque sujet est une situation où un petit commentaire vient répondre à une mise en scène impliquant un ou plusieurs morceaux de fromage.

Sympa, certes, mais absolument pas nouveau: cela fait des années que la pomme de terre suisse est vendue de la même manière! Et si on remonte encore un peu dans le temps, on retrouve une campagne Heineken, sponsor de nombreux événements musicaux, qui jouait habilement avec le produit. Décidément, everything is a remix.

Comme je vous aime, je vous ai même créé une petite galerie de visuels. Surtout que certaines de ces pubs sont assez anciennes et difficiles à trouver sur le web. D’ailleurs, on dirait bien que la campagne Heineken était une production suisse!

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« Chère Mobilière »

« Où sont passées les campagnes? », demandait l’autre jour Ben Kay, un publicitaire londonien qui anime un blog plutôt chouette. Il regrettait la disparition de ces concepts utilisés sur plusieurs années, voire décennies, qui donnent un fil rouge et contribuent à construire une marque forte sur la durée. Je pense que Ben Kay ne connaît pas la Mobilière.

Voilà un exemple de campagne qui dure! Ça fait des années que l’assureur suisse nous sert des spots basés sur la même idée créative: l’histoire d’un problème, racontée de façon assez humoristique et illustrée par des petits dessins façon constat d’accident, puis par des films.

Invariablement, les spots commencent par les mêmes mots: « Chère Mobilière… », au point que cette expression est passée dans le langage courant. En Suisse romande, lorsqu’il y a un imprévu, un incident, un verre renversé ou une fenêtre cassée, on dit: « Chère Mobilière! » Mine de rien, avec ce concept utilisé pendant suffisamment longtemps, la compagnie d’assurance a réussi à se construire un capital-sympathie énorme et sans doute inégalé par ses concurrents.

Le dernier coup de force de la Mobilière, c’est d’avoir intégré une personnalité connue et très appréciée du public, tout en respectant les fondamentaux de la campagne: l’humour et le « Chère Mobilière ». C’est un spot avec Didier Cuche, héros de la nation, déjà icône de la marque Ovomaltine, qui occupe elle aussi une place toute particulière dans le cœur des Romands. (M’enfin, dommage de ne pas l’avoir fait parler lui-même…)

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La pub est de retour!

iU55hMon ami Davide me parlait hier de quelques-uns des spots publicitaires diffusés durant le Super Bowl. Il en rigolait encore et affichait un taux de mémorisation à faire baver un responsable marketing. Pas de doute, la pub est de retour!

On l’avait peut-être enterrée un peu vite, moi le premier. Il faut dire qu’avec l’explosion des médias sociaux, on a assisté ces dernières années à un rééquilibrage de la relation marque-consommateur. Ce dernier s’est habitué à pouvoir dialoguer, comparer, rectifier et revendiquer.

Du coup, on a pensé que la pub allait devoir remballer ses superlatifs et ses sourires Pepsodent. Que les RP allaient retrouver le devant de la scène, avec leur discours factuel et objectif.

Oui, mais… les réseaux sociaux ce n’est pas que du contenu généré par les utilisateurs! C’est aussi, et de plus en plus surtout, le partage de contenus intéressants, marquants, drôles ou émouvants. Et ça, la pub sait faire.

Les grosses marques ont donc remis leurs budgets pharaoniques au service de la création de contenus qui jouent sur les ressorts connus: humour, références, décalage, émotion, Q. Tout cela dans le but de favoriser l’effet viral. La pub est de retour et ça fait bien plaisir, au fond.

… et n’oublions pas que « 10h du matin dans la publicité, c’est tôt ».

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