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En quelques années, le storytelling est devenu incontournable. Tout le monde en parle, mais peu de gens maîtrisent vraiment le sujet. Pour beaucoup, il suffit de mettre « Il était une fois » en introduction de ce qu’il y a à raconter. Eh bien laissez-moi vous dire que c’est quand même un petit peu plus compliqué.

Les affiches publicitaires font tellement partie du paysage qu’on ne les remarque presque plus. Récemment, j’ai vu deux campagnes dont la qualité repose sur un petit point de détail qui les rend très réussies. Mais je me demande sincèrement combien d’autres passants y auront fait attention.

Comme quoi la bonne vieille règle qui consiste à tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de dire une bêtise a de beaux jours devant elle!
C’était il y a quelques jours. Louis était à son entraînement de foot et j’en ai profité pour faire un tour au supermarché du coin: j’avais besoin de deux-trois trucs pour le souper. En sortant, la vision d’une vitrine m’arrête net. Non non, pas de lingerie fine ou de maillots de foot.
Tout simplement deux affiches.
«Désormais, votre fidélité est récompensée. Désormais, vos achats sont récompensés.»
«Désormais.» Vraiment?
Genre, parce que c’était pas le cas avant?
Alors oui, c’est sûrement nouveau, mais franchement: à quoi bon insister lourdement là-dessus?
«Bon c’est vrai, on vous tond depuis des années. Alors on a décidé d’arrêter avant que ça commence à se voir. Oh non, on vient de dire ça à voix haute?»
Ça a l’air naze? Eh bien c’est exactement ce que j’ai lu sur ces affiches. Mais heureusement c’est pas MA pharmacie \o/
Y a des fois où on se demande à quoi réfléchissent les entreprises au moment de communiquer…

Quelque part à Lausanne, 7h21.
Au moment de quitter la douceur du foyer familial, ma femme me lance d’un ton agacé: «Ça marche pas les CFF».
– Comment?
– L’application, là. Ça marche pas, je peux pas acheter mon billet.
– Ah. Tu as essayé de redémarrer l’application?
– Oui, ça change rien.
– Mmmmh essaie de redémarrer le téléphone.
Trois minutes plus tard, il faut bien se rendre à l’évidence: c’est bien l’application qui a un problème. Ma meilleure moitié décide donc de prendre un billet au distributeur. A l’ancienne.
Gare de Lausanne, 8h44.
Ça fait plus d’une heure que ma femme est partie travailler. Entretemps, j’ai fait déjeuner les enfants, je les ai accompagnés à l’école et j’ai foncé sur les trottoirs enneigés, histoire d’arriver à la gare à temps pour mon train. Bref, autant dire que ma mémoire tampon a eu le temps de s’encombrer de pleins d’autres trucs.
Je pose sur le quai 6 un pied et toute l’assurance du pendulaire qui en a vu d’autres. Je dégaine mon téléphone et lance l’application CFF. Horaire tactile. Lausanne-Genève. P*tain c’était tellement mieux avec les favoris dans l’ancienne version. Je sélectionne mon train. Choisir un billet.
Erreur.
Une erreur inconnue s’est produite.
Rhaaaaa c’est vrai, l’app ne marche pas ce matin. Et pourtant ils doivent le savoir, aux CFF. Parce que je ne suis pas le seul. Et que ça dure depuis avant 7h du matin!
Impossible en ce moment d'acheter un billet de train avec l'app des #CFF, cela doit être la neige 😆 pic.twitter.com/4vrtcOYBiK
— Blaise Reymondin (@reymondin) 10 January 2017
#cff app trop de requête a cause de la neige? Err ntw509
— Jean de Bosset (@jdebos64) 10 January 2017
Ce serait trop demander de faire une petite notification pour prévenir le client? Avec peut-être même des excuses pour la gêne occasionnée?
Parce que du coup, je n’ai plus que deux minutes avant le départ du train. Je fonce au distributeur dans le passage sous voie. Lausanne-Genève. Viiiiiiite! Je prends mon billet. Je remonte dare-dare sur le quai et réussis embarquer juste à temps. Ouf!
Sauf que dans ma précipitation, j’ai oublié de sélectionner l’option demi-tarif. Et que cette plaisanterie va me coûter une vingtaine de francs. Rhaaaaa!
Bien sûr, j’aurais dû être plus attentif. Bien sûr, j’aurais pu essayer de prendre mon billet plus tôt, disons avant d’arriver à la gare. Bien sûr, au fond, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.
Et pourtant, et pourtant… j’ai la vague sensation de pouvoir en attendre un peu plus de la part des CFF pour me faciliter la vie.